Mademoiselle de... par Jill-Bill

Elle rêvait d'un tour en zeppelin 
Je n'avais que quatre sous 
Pour un tour de grande roue 
Et nous envoyer en l'air... Oh m'enfin ! 
Elle rêvait de Tour d'Argent 
Je n'avais pas un radis 
Elle rêvait d'une bague au rubis 
Soyons franc, je n'avais pas le franc... 
Elle rêvait de faire sa noce 
A Venise, bien entendu 
Soupir, je n'avais pas l'écu 
Maubeuge et sa lune... Oh atroce !! 
Sous parapluie 
Elle me confia un soir d'automne 
Pluvieux et sans personne 
La liste de ses envies... 
« Appréciez les choses qui sont plaisantes ; 
Ce n'est pas le mal : 
Il est la réduction de notre individu moral 
A l'esclavage par eux qui l'est ! » 
Lui lançais-je en poète 
Ce tour à votre bras 
Est pour moi 
Comme un arc-en-ciel, une fête... 
Chez Eugène allons 
Par le tram 33 
Manger des frites avec les doigts 
Un Brel y chante, pas mal, dit-on... 
Fiançons-nous d'un baiser 
Marions-nous dans une guinguette 
En mai et ses clochettes 
Ca porte bonheur le muguet... 
Au nez elle me ria 
Mademoiselle de la Haute, fille de mon directeur 
Nous en restâmes-là, moi et mon coeur 
Torchon et serviette ne se mélangent pas... ! 
Cette leçon vaut bien un rhume 
Et avec une Marinette de l'usine 
Allaient nos dimanches à la sardine 
Et en boîte, sans qu'elle me plume... 

2 commentaires:

  1. Snif quelle tristesse pour ce merveilleux. Poète mais il est vrai que torchons et serviettes ne font pas toujours bon ménage
    ;-)
    Bravo pour ton texte poétique

    RépondreSupprimer